Le poème de la semaine : " L'Asra " d'Heinrich Heine (poète allemand, 1797-1856)
L’Asra
de Heinrich Heine
(version française)
La fille du sultan, belle et sereine
S’en allait chaque jour, d’un pas sûr
Vers l’heure du soir à la fontaine,
Où les eaux blanches murmurent.
Chaque jour le jeune esclave demeure
Vers l’heure du soir à la fontaine,
Où les eaux blanches murmurent ;
Il devient chaque jour plus blême.
Un jour la princesse avec un ton
Soudain, s’approche de lui :
Je veux connaître ton nom,
Celui de ton clan, de ton pays !
Je m’appelle, l’esclave répliqua,
Mohammed, je viens du Yémen,
Je suis de la tribu d’Asra,
De ceux qui meurent quand ils aiment.
Der Asra
de Heinrich Heine
(version originale, en allemand)
Täglich ging die wunderschöne
Sultantochter auf und nieder
Um die Abendzeit am Springbrunn,
Wo die weissen Wasser plätschern.
Täglich stand der junge Sklave
Um die Abendzeit am Springbrunn,
Wo die weissen Wasser plätschern.
Täglich ward er bleich und bleicher.
Eines Abends trat die Fürstin
Auf ihn zu mit raschen Worten:
Deinen Namen will ich wissen,
Deine Heimat, deine Sippschaft!
Und der Sklave sprach : ich heisse
Mohamet, ich bin aus Jemen,
und mein Stamm ist jene Asra,
Welche sterben, wenn sie lieben.